Hélène
Marguey,
34 années se sont écoulées depuis ma rencontre avec Marguey sous le porche d'entrée de
lécole maternelle de la rue Montmartre.
Cette jeune inconnue se présente á moi et me propose de but en blanc de partager leur
repas de Pessah, en précisant que son fils Edward est un ami de mon fils Samuel. D'Edward je
ne savais qu'une chose : il possédait un vélo rouge qui était l'objet d'un furieux désir chez
Samuel.
Cette façon de s'adresser ainsi á une personne á priori inconnue mais qui l'intéressait était un
trait de caractère de Marguey.
Peu á peu, au rythme des fêtes d'abord, des anniversaires, des repas (cuisinés par Ador
suivant des règles nutritives rigoureuses) et des nombreux cafés rue Montorgueil, nos liens
se sont renforcés. Nous avons vu nos fils de petits sauvageons qu'ils étaient dans la prime
enfance devenir des hommes responsables et aimants. Leurs départs n'ont pas signé la fin de
notre amitiés.
C'est avec gourmandise que je suivais les pérégrinations de Marguey sur les 5 continents, elle
ne manquait jamais de partager avec moi ses découvertes. Photos, descriptifs, analyses des
caractères, sa vision personnelle bien documentée des lieux et personnes.
Pour ma part, je la tenais au courant des petites transformations du quarter, de mes coups
de coeurs : la vie parisienne avec les expositions, les constructions et décontractions.
Marguey a fait de sa vie une oeuvre d’art et de partage. Son savoir et son courage avec tous
ceux d’entre nous qui l’aimaient. Elle ne négligeait aucun sens, la vue, l'ouie, le toucher, les
gouts, les odeurs, rien ne la laissait indifférente.
Le manque que je ressens n'est pas explicable, je me sens amput.e.